Domestication

Une espèce domestiquée, animale ou végétale est une espèce qui a acquis, perdu ou développé des caractères morphologiques, physiologiques ou comportementaux nouveaux...



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Animal domestique - Activité d'élevage

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Le mouton, une des premières espèces domestiquées.

Une espèce domestiquée, animale ou végétale est une espèce qui a acquis, perdu ou développé des caractères morphologiques, physiologiques ou comportementaux nouveaux et héréditaires, résultant d'une interaction prolongée, d'un contrôle ou alors d'une sélection délibérée de la part de l'être humain.

La domestication sert à désigner aussi l'état dans lequel la reproduction, les soins et l'alimentation des animaux, ou le cycle des plantes sont contrôlés plus ou moins étroitement par l'humain. Dans le langage familier, l'expression «animal domestique» est fréquemment employée dans le sens restreint d'animal de compagnie, et le verbe «domestiquer» comme synonyme d'apprivoiser. Ce dernier terme peut s'appliquer à un animal isolé alors que la domestication concerne une population ou une espèce entière. Une acception élargie de la domestication tend à traiter de toutes formes d'interaction régulière de l'espèce humaine avec une espèce animale ; de l'élevage intensif d'une espèce anciennement domestiquée à la chasse raisonnée d'une population animale reconnue comme une ressource.

La principale utilité des plantes et animaux domestiques est la production alimentaire, mais aussi celle d'autres produits utiles comme la laine, le coton, ou la soie ; les motifs de la pratique d'un élevage ou d'une culture ne sont cependant pas forcément strictement utilitaires et incluent l'agrément, le divertissement ou bien des pratiques culturelles.

La domestication des plantes et des animaux a accompagné les débuts de l'agriculture et a été un facteur essentiel du développement humain. Si elle a permis la révolution néolithique, c'est aussi un processus qui se prolonge actuellement.

Carpes koï ; variété ornementale de la Carpe commune

Dates et lieux de domestication

Se reporter au tableau des dates et foyers par espèce, plus bas.

Les domestications s'étalent du néolithique à nos jours, à l'exception de celle du chien, qui a précédé de plusieurs millénaires l'élevage d'autres espèces et la sédentarisation. Le Moyen Âge est une période blanche de ce point de vue, aucune domestication n'étant datée de cette période. Notre époque, à partir du XIXe siècle, est par contre riche en nouvelles espèces élevées, et on peut parler pour plusieurs d'entre elles de domestication.

Bouc, figurine en bronze trouvée dans le dème de Kephissia en Grèce, certainement fabriqué en Attique, Ve siècle av. J. -C.

Les dates et foyers des domestications anciennes ont été estimés par des méthodes principalement archéologiques ; il s'agit plus particulièrement d'archéozoologie. Ces méthodes consistent à fouiller ou exploiter les résultats de fouilles de sites d'occupation humaine préhistorique. Les restes animaux sont datés selon les méthodes archéologiques : on détermine l'espèce à laquelle ils appartiennent, on estime aussi l'âge auquel ils sont morts, ou alors le type d'animaux (d'une forme peut-être domestique) qu'ils représentent, et on s'appuie sur d'autres indices comme les traces observables d'abattage ou de découpe. L'enjeu est de déterminer si on est en présence d'animaux sauvages ou d'élevage, et plus globalement la nature de leurs relations avec les humains. Ainsi le squelette d'un chat retrouvé auprès d'un tombeau humain indique qu'il s'agissait certainement d'un animal de compagnie[1]. Une certaine homogénéité d'âge des animaux dont on retrouve les restes indique qu'il s'agissait d'un élevage, où on abattait les animaux à l'âge optimal.

Les nouvelles techniques et surtout l'étude de l'ADN mitochondrial permettent de réestimer les dates de domestication de même que l'arbre généalogique des espèces domestiques actuelles ; ces connaissances sont par conséquent toujours en évolution. La lignée du chien surtout se serait scindée de celle du loup il y a entre 100 000 et 150 000 ans. Il est envisageable que l'ancêtre du chien se soit à cette époque rapproché et associé aux groupes humains qu'il suivait, pour les restes qu'il pouvait obtenir, en ayant un rôle d'alerte ou alors d'auxiliaire de chasse. La date de domestication issue des sources archéologiques correspondrait alors à une relation devenue plus étroite ainsi qu'à un contrôle plus fort de l'homme[2].

Groupe de bovins, en Égypte antique, vers 1400 av. J. -C.

Le processus de domestication et la diffusion des espèces et techniques d'élevage s'étalent sur des périodes longues et loin d'être idéalement déterminées. On admet pour plusieurs espèces le principe de plusieurs foyers de domestication différents. Cela n'exclut pas les croisements qui ont suivi et il semble vain de déterminer un ancêtre sauvage pour chaque race d'une espèce domestique.

Après celle du chien, le premier foyer de domestication fut le Moyen-Orient, surtout sa partie qu'on nomme le Croissant fertile. On remarque ensuite l'Asie de l'Est, le bassin méditerranéen et l'Amérique du Sud. Certaines régions du monde n'ont connu aucune domestication d'espèces locales sinon de particulièrement récentes comme l'Australie ou l'Afrique australe.

Le nombre d'espèces domestiques disponibles s'est brusquement accru au XVIe siècle de part et d'autre de l'Atlantique, avec ce qu'on appelle l'échange colombien. Le continent américain abritait alors cinq espèces animales domestiquées, dont seul le chien était connu dans l'Ancien Monde. Les chevaux et bœufs par exemple y sont alors apparus tandis qu'la plupart de plantes domestiques américaines, nouvelles en Europe, en Asie et en Afrique y ont été adoptées.

Scénarios de domestication

Plusieurs scénarios ont été proposés comme ayant mené à la domestication des espèces animales. La tradition d'adoption de bébés animaux, ou alors leur allaitement au sein est fréquemment donnée pour origine de la domestication, dans la mesure où par le phénomène d'empreinte, il est facile d'obtenir de cette façon des animaux familiarisés par leur contact précoce avec les humains. Pourtant, le processus de domestication implique l'élevage de lignées d'animaux sur de nombreuses générations, ce qui n'est pas le cas si le recrutement se fait en permanence par prélèvement d'animaux sauvages. D'autre part cette pratique, toujours observée aujourd'hui, est caractéristique des peuples de chasseurs-cueilleurs, qui exactement, n'ont pas d'animaux domestiques. Ces apprivoisements seraient par conséquent intégrés à une culture basée sur la chasse et non l'élevage, et il y aurait une opposition entre sociétés «apprivoisatrices» et «domesticatrices»[3], [4]. Ce schéma ne parait par conséquent pas pouvoir être retenu directement comme moyen de domestication. Néenmoins si le facteur culturel est probablement essentiel pour expliquer la domestication ou alors la non-domestication d'une espèce, le dispositif économique et culturel d'une société n'est pas figé. La majorité des sociétés basées sur la chasse élève des chiens, pour lequel ce schéma a pu être un élément important de la domestication[5].

Il est envisageable que la domestication soit passée par une phase de mutualisme entre ces animaux et l'homme, c'est-à-dire un rapprochement et une aide dans l'intérêt mutuel. En effet, cette relation s'observe toujours chez le chien paria, et on présume qu'elle a été une étape de la domestication du porc.

Plusieurs espèces étaient les objets d'une tradition de chasse qui a évolué vers un contrôle des populations, et une gestion de population sauvage devenue raisonnée. Cette chasse a pu devenir sélective, visant par exemple les animaux les plus âgés et les mâles en surnombre, et conduire à un mode d'élevage extensif, puis intensifié. Tous ces stades sont aujourd'hui pratiqués dans le cas du renne, dans des régions différentes. Ce processus semble avoir concerné plusieurs espèces, dont les chèvres et moutons, mais aussi les petits camélidés (lamas) [5].

Enfin l'élevage a pu simplement commencer avec des animaux capturés puis élevés en stricte captivité. C'est le cas de la majorité des domestications récentes ou contemporaines. C'est dans cette situation que le contrôle et la sélection peuvent être les plus forts, donnant la possibilité une transformation plus rapide des espèces élevées.

Le scénario de domestication d'une espèce peut avoir correspondu à l'un de ces schémas ou en avoir été une combinaison simultanée ou successive. Dans le cas du lapin, les étapes de la domestication à partir de la simple chasse ont été l'établissement de garennes fermées au Moyen Âge, qui formaient des sortes de réserves de chasse. Dans certaines de ces garennes a été pratiquée une sélection, permise par la capture des animaux vivants grâce aux furets. Cette sélection a abouti à la naissance des premières variétés de lapin au cours du XVIe siècle, qui se distinguaient par leur coloris et leur taille[6]. L'élevage a ensuite été intensifié et la forte sélection a abouti à une grande variabilité des races domestiques. Le comportement du lapin d'élevage a certainement évolué conjointement, du fait d'une sélection d'animaux moins farouches, celle-ci ayant pu être autant intentionnelle qu'indirecte : les animaux plus complexes à recapturer ne pouvant pas être donnés à de nouveaux éleveurs.

Les pratiques d'élevage et de sélection qu'on peut observer sur la période historique peuvent donner une idée de celles qui ont produit la domestication. Celles-là sont particulièrement variées, mais aussi les connaissances et représentations qu'ont les éleveurs de l'hérédité et de l'influence qu'ils peuvent avoir sur une population animale. Certains d'entre eux opèrent une sélection méthodique au sein d'un cheptel, d'autres ne conçoivent pas l'influence que peut avoir le choix des reproducteurs sur leurs produits, au sein d'une espèce ou variété. Ces éleveurs peuvent croire néenmoins à l'intérêt d'acquérir une nouvelle lignée ou d'opérer des croisements avec des animaux de souches différentes de la leur et participer ainsi à leur diffusion.

La sélection exercée par les éleveurs est d'ailleurs loin d'avoir constamment la même direction, une pratique relevée pour plusieurs espèces ainsi qu'à différentes époques consistant par exemple à sacrifier les animaux ayant eu la croissance la plus forte ou la plus rapide pour laisser les autres finir leur croissance. Cette pratique qui a probablement un effet de contre-sélection a d'ailleurs été dénoncée comme telle par des observateurs pour les moutons par exemple, ou en pisciculture d'étang où la pratique du «fond de pêche» consiste à repeupler un étang après sa pêche par vidange en y relâchant les poissons les plus petits. Ainsi, bien que la carpe ait eu une longue tradition d'élevage en France, les performances d'élevage de ce poisson étaient médiocres. Des lignées à croissance nettement plus rapide y ont été réintroduites à partir d'Europe centrale à la fin du XIXe siècle, où un élevage sélectif était pratiqué. Parmi la diversité des pratiques, on relève aussi celle consistant à faire saillir une femelle par des congénères sauvages pour les qualités réelles ou supposées que cela procure aux produits de tels croisements (chien/loup ; porc/sanglier en Europe). Bien que ceci semble aller à l'encontre du processus de domestication, ces hybridations ont pu contribuer à conjuguer les caractères domestiques, surtout comportementaux d'une espèce avec ceux d'une sous-espèce locale sauvage bien adaptée à son milieu. Cela a certainement été le cas des races de chiens nordiques.

La domestication d'une espèce est le fruit d'une histoire multiple qu'il est complexe de reconstituer. Ses facteurs importants sont les prédispositions de cette espèce, les pratiques des éleveurs ou proto-éleveurs sur de longues périodes qui opèrent une sélection consciente ou non et les échanges d'animaux qui permettent aux lignées les plus domestiquées de se diffuser.

Point de vue biologique

Cheptel d'Hereford, race choisie pour la production de viande.

Le processus de domestication débute quand un nombre restreint d'animaux est isolé de l'espèce sauvage. Cette population peut alors connaître un phénomène de microévolution, en s'adaptant aux conditions d'élevage et du fait de la sélection humaine[7]. Cette évolution est marquée par la naissance de traits domestiques, c'est-à-dire des nouveaux caractères interprétés comme des mutations génétiques conservées ou alors choisies tandis que les allèles qui les portent seraient restés rares ou auraient été éliminées par sélection naturelle à l'état sauvage. Ce sont des caractères morphologiques comme par exemple la taille plus grande ou plus petite que celle de l'espèce sauvage, des coloris nouveaux, le poil long, frisé ou encore la queue enroulée ; ce sont aussi des caractères physiologiques comme l'augmentation de la prolificité, et la précocité de la croissance. On note aussi la perte de caractères physiques comme les cornes pour une partie des races de mouton ou d'aptitudes comme une diminution de la mobilité ; de la vitesse de course ou de l'aptitude au vol, mais aussi la perte d'aptitudes comportementales. Ceci fonde une interprétation de la domestication comme altération du génotype, ce qui est indiscutable dans le cas de l'albinisme. De même et plus tôt, Buffon a décrit la domestication en termes de dégénérescence[8]. La variabilité morphologique est importante chez certaines espèces et nettement moins chez d'autres comme le chameau de Bactriane. On interprète aussi les transformations de la domestication avec la notion de néoténie, selon laquelle des caractères morphologiques comme les oreilles pendantes ou comportementaux comme l'attachement, à l'origine propres aux stades juvéniles, se prolongent à l'état adulte[9].

Si les premières espèces domestiquées sont élevées depuis quelques millénaires, ce temps est-il pour tout autant indispensable à cette évolution ? Des expériences spécifiques[10] mais aussi les domestications contemporaines montrent qu'avec une forte sélection, les transformations caractéristiques de la domestication peuvent apparaître assez rapidement, dans l'intervalle d'une dizaine à quelques dizaines de générations.

Du point de vue écologique, certaines espèces sont élevées à l'état domestiques dans un milieu semblable ou proche de celui de leurs ancêtres sauvages comme le chameau ou le renne. À l'inverse, on remarque que le nombre assez faible d'espèces domestiques est compensé par leur distribution fréquemment particulièrement large, dans des milieux et sous des climats variés et particulièrement différents de ceux d'où l'espèce est originaire. La poule, venant de régions tropicales est élevée jusqu'au cercle polaire arctique, et le porc, venant de régions tempérées, est élevé jusqu'en climat équatorial plutôt que d'autres espèces de suidés, originaires de ces climats mais non domestiquées. Le régime alimentaire des espèces domestiques peut fluctuer particulièrement fortement du fait de l'accès aux ressources naturelles d'un nouveau milieu, et évidemment avec l'alimentation artificielle parmi laquelle les céréales cultivées sont essentielles, y compris pour le chien. Il est complexe de déterminer à quel point ces changements de climat et de régime alimentaire se sont accompagnés d'une adaptation physiologique héréditaire vers une éventuelle tolérance des animaux domestiques à ces variations. Certains auteurs ont estimé dans le sens inverse que les espèces domestiques avaient été choisies parmi celles qui sont les moins spécialisées du point de vue alimentaire et écologique[11] (espèces dites Euryèces). Les déplacements et introductions par l'être humain d'espèces domestiques dans des espaces où elles étaient absentes a eu des conséquences importantes sur les équilibres écologiques dès le néolithique[12], dans la mesure où ils pouvaient former des invasion biologique et entraîner la disparition d'espèces locales.

Point de vue comportemental

Un chien Fox-terrier et sa maîtresse.

La domestication est non seulement une modification des caractères physiques d'une espèce, mais également de son comportement. Cette évolution consiste en premier lieu en un caractère moins farouche, à une tolérance ou alors une familiarité plus facile à l'égard des humains ainsi qu'à l'atténuation des comportements potentiellement dangereux à leur égard. C'est aussi une adaptation aux conditions d'élevages, par conséquent aux groupes importants ainsi qu'à la promiscuité, qui peuvent être mal tolérés par les congénères sauvages.

L'éthologue Konrad Lorenz a décrit surtout la domestication comme un appauvrissement des comportements sociaux spécialisés, au profit de l'hypertrophie des besoins de base comme la reproduction et l'alimentation[13]. Le comportement social généralement parait en effet plus riche chez les animaux sauvages que chez leur congénères de races domestiquées[9].

Dans le cas du chien, l'évolution comportementale semble bien plus radicale et ne peut en aucun cas être réduite à la perte du caractère farouche ou sauvage. La capacité des chiots à interpréter les signes de communication humains parait ainsi supérieure à celle des loups et des primates[14]. L'attachement qu'un chien porte à son maître et la propension à lui obéir, quoique pouvant être l'objet d'une éducation ou dressage sont des caractères innés issus de la domestication.

L'éthologie est aussi évoquée concernant la domestication pour discuter des caractères comportementaux qui permettent ou ont permis à une espèce d'être domestiquée. Le principal d'entre eux serait le caractère social d'une espèce. Le fait qu'elle vive en groupe hiérarchisé aurait permis à l'éleveur d'exercer un contrôle sur ces animaux en prenant la position de l'élément dominant du groupe.

Point de vue zootechnique

Icône de détail Article détaillé : Élevage sélectif des animaux.

Actuellement, les objectifs intentionnels de la domestication (dans le cas de nouvelles espèces) ou de le perfectionnement des races domestiques concernent principalement la production (rarement le travail produit par les animaux). Ce sont l'adaptation aux conditions d'élevage, la prolificité, la vitesse de croissance, et fréquemment la qualité de la chair ou celle d'autres produits comme le lait ou la laine.

Les premiers registres découverts qui établissent des listes de lignées, montrant ainsi une formalisation de la sélection des animaux datent du XVIe siècle av. J. -C. en langue Hittite. La sélection moderne des espèces d'élevage fait appel à des outils surtout statistiques appliqués aux notions génétiques. Elle demande une évaluation aussi objective que envisageable des sujets et une organisation rigoureuse des programmes d'élevages, pour obtenir un progrès des performances des lignées en fonction d'objectifs déterminés. Ces sélections sont fréquemment mises en œuvre par des organismes spécialisés.

La sélection sur des critères étroits de performance est critiquée pour les inconvénients qu'elle amène en termes de fragilité des sujets par exemple[15], et pour la menace qu'elle fait subir à la biodiversité des races domestiques, en leur substituant un nombre réduit de lignées. Elle tend en réponse à intégrer des critères plus larges de sélection, comme la facilité de mise-bas en plus de la performance laitière ou de croissance pour les bovins par exemple. Cette sélection peut tenter aussi de répondre à des besoins particulièrement précis, comme dans le cas du porc une réduction des éléments les plus polluants des déjections des animaux, qui posent problème en situation d'élevage intensif[16]. D'autre-part, les variétés peu choisies ou dites rustiques sont reconnues non seulement comme ressources génétiques potentielles, mais également pour leur adaptation à certains modes ou dispositifs d'élevage de type extensif. Le CNRS estimait en 2005 que 50% des races d'oiseaux domestiqués sont en voie de disparition[17]. La sélection des animaux parait par conséquent liée à des objectifs et un type d'élevage précis. En outre, la prise en charge de la sélection par des organismes spécialisés peut diminuer l'autonomie des producteurs et les rendre dépendant des orientation de ces organismes, surtout en types de productions.

Malgré ces limites, la sélection contemporaine montre une assez grande efficacité. Le "progrès génétique" obtenu peut être particulièrement sensible à l'échelle de quelques années, montrant que la transformation des espèces domestiques est loin d'être arrêtée. Les efforts portent aussi sur des nouvelles espèces d'élevage, surtout parmi les poissons.

Point de vue culturel

La domestication est aussi un phénomène culturel en ce qu'elle a impliqué lors des premiers élevages un bouleversement des rapports de l'homme avec la nature et avec les espèces concernées. Les dispositifs culturels humains et leur évolution semblent être en premier lieu le facteur qui a déterminé la domestication des espèces - ou leur non domestication.

Variétés animales domestiquées

La liste des espèces domestiques est modulable selon les critères adoptés. On limite généralement celle des espèces domestiques les plus communes et les plus anciennes à une trentaine. Cette liste est complétée par d'autres animaux dont l'élevage est ancien, par les nouvelles espèces domestiques puisque l'ancienneté de l'élevage de plusieurs espèces n'empêche pas que la domestication soit un phénomène contemporain, et par d'autres espèces selon leur lien plus ou moins étroit avec l'homme.

Une partie des espèces dont il existe des variétés domestiqués ont vu leur forme sauvage disparaître à l'époque préhistorique comme pour le dromadaire ou tardivement pour l'auroch. Il existe néenmoins des populations sauvages de ces deux espèces mais aussi du cheval par exemple, mais celles-là sont issues exclusivement de marronnage. Le lien de parenté entre une espèce domestique et l'espèces sauvage dont elle est issu a longtemps ignorés. Sa découverte, qui allait avec celle de la variabilité, au moins morphologique d'une espèce, a contribué à l'établissement des théories de l'évolution. Pour des espèces comme le cochon d'inde ou le mouton, l'espèce sauvage dont ils sont issus n'est toujours pas connue avec certitude, parmi plusieurs espèces proches.

Liste restreinte

Plusieurs animaux domestiques ont longtemps été reconnus et classifiés comme des espèces différentes de celles dont ils sont issus, quand celles-ci existent toujours à l'état sauvage. Aujourd'hui et dans ce cas, la classification d'une variété domestiquée comme une sous-espèce de l'espèce dont elle est issue tend à s'imposer[18]. Ainsi le nom scientifique du porc a été changé de Sus domesticus à Sus scrofa domesticus, ce qui le sert à désigner comme une sous-espèce du sanglier.

Espèce Date Foyer de domestication Races
Chien 15000 av. J. -C. [2] Asie de l'Est - Multiple Liste
Chèvre 8000 av. J. -C. [19] Moyen-Orient Liste
Mouton 8500 à 6500 av. J. -C. [20] Moyen-Orient Liste
Bœuf et Zébu 8000 av. J. -C. [21] Moyen-Orient et Inde Liste
Porc 7000 av. J. -C. [22] Chine, Europe Liste
Chat 7000 av. J. -C. [1] Bassin méditerranéen Liste
Poule (Gallus gallus) 6000 av. J. -C. [23] Asie du Sud-Est Liste
Âne commun 5000 av. J. -C. [24], [25] Afrique du Nord Liste
Cheval 4000 av. J. -C. [26] Ukraine Liste
Buffle 4000 av. J. -C. Chine
Lama 3500 av. J. -C. Pérou
Ver à soie 3000 av. J. -C. Chine
Pigeon biset 3000 av. J. -C. Égypte, Bassin méditerranéen
Chameau de Bactriane 3000 av. J. -C. Asie centrale
Dromadaire 2500 av. J. -C. Arabie
Gayal NC Asie du Sud-Est
Banteng NC Asie du Sud-Est, île de Java
Yak 2500 av. J. -C. Tibet
Oie cendrée (Anser anser) 1500 av. J. -C. Europe
Oie de Guinée (Anser cygnoides) 1500 av. J. -C. Chine
Alpaga 1500 av. J. -C. Pérou
Canard (Anas platyrhynchos) 1000 av. J. -C. Chine Liste
Canard de Barbarie NC Amérique du Sud
Renne 1000 av. J. -C. Sibérie
Pintade NC Afrique
Carpe commune NC Asie de l'Est
Cobaye 500 av. J. -C. [27] Pérou
Furet 500 av. J. -C. Europe
Dinde 500 av. J. -C. Mexique Liste
Poisson rouge 300 Chine
Lapin 1600[6] Europe Liste


Dans cette liste, les cas du furet et du ver à soie ne font pas consensus : du point de vue légal pour le furet (classé dans certains pays dont la Suisse[28] ou la Californie comme animal sauvage) et comme insecte qui ne serait pas concerné par la notion d'animal domestique pour le second. Ces deux espèces sont à d'autres points de vue parmi celles dont la domestication est la plus poussée. La carpe et le poisson rouge ne sont pas non plus toujours cités au sein d'une liste restrictive d'espèces domestiques.

Certaines espèces reconnues comme différentes et qui ont été domestiquées scindément sont néanmoins interfécondes. Elles partagent alors le genre. Ce sont par exemple le genre Bos qui réunit bœuf, zébu, yak, gayal et banteng, le genre Camelus : chameau de Bactriane et dromadaire, le genre Lama : lama et alpaga ou le genre Anser (les oies).

Certaines variétés domestiques peuvent alors être issues de l'hybridation de plusieurs espèces : le sanglier des Célèbes (Sus celebensis) a été domestiqué scindément de l'espèce Sus scrofa et ne subsiste certainement à l'état domestique qu'au sein de variétés issues de l'hybridation de ces deux espèces[29].

Le cheval et l'âne (genre Equus) donnent des hybrides stériles : mulet et bardot, mais aussi le canard de Barbarie et les races de canard domestique issues du canard colvert qui produisent le canard mulard.

Deuxième cercle

On peut élargir la liste avec :

Espèce Date Foyer de domestication
Abeille 4000 av. J. -C. Multiple
Éléphant d'Asie 2000 av. J. -C. Vallée de l'Indus
Daim 1000 av. J. -C. Chine
Paon bleu 500 av. J. -C. Inde
Tourterelle domestique 500 av. J. -C. Afrique du Nord
Caille 1100 - 1900 Japon
Serin des Canaries 1600 Îles Canaries, Europe
Canard mandarin NC Chine
Cygne tuberculé 1000 - 1500 Europe

Les deux premières espèces, malgré l'ancienneté de leur élevage, ne sont généralement pas détachées comme populations de celles de leurs congénères sauvages, et leur reproduction n'est pas entièrement contrôlée. Les suivants sont des animaux d'agrément et de volière, quelquefois opposés à ce titre aux animaux domestiques de rente. Le daim est dans ce cas, son élevage relevé en Égypte antique n'a certainement pas été continu jusqu'à nos jours.

Les critères qui font qu'une population est perçue ou non comme domestique ne correspondent pas forcément précisément à des faits biologiques ou techniques objectifs et la frontière entre animaux domestiques et sauvages est fréquemment floue[30].

Nouvelles domestications

Une trayeuse de la Ferme d'élan de Kostroma en Russie
Extraction des œufs d'une truite pour reproduction artificielle

Animaux de rente

  • Plusieurs espèces de poissons sont élevées de façon intensive depuis quelques décennies ou alors quelques années seulement : truite arc-en-ciel, saumon atlantique, bar, daurade royale, turbot, la morue[31], sériole, plusieurs espèces de poisson-chat et de tilapia, qui peuvent être reconnues comme étant en cours de domestication, puisque le cycle de l'élevage est entièrement maîtrisé, qu'une sélection est appliquée sur ces espèces et qu'elle a déjà permis de perfectionner leurs qualités du point de vue de l'élevage[32].
  • Dans le domaine de l'aquaculture, des espèces de crevettes sont aussi élevées à grande échelle, le cycle d'élevage étant totalement maîtrisé. La crevette à pattes blanches (Penæus vannamei) et la Crevette géante tigrée (Penæus monodon) représentent la plus grande part de la production de crevettes d'élevages[33]. L'élevage de grenouilles (raniculture) a aussi été développé sans arriver pour tout autant à des productions importantes[34].
  • Parmi les rongeurs, il y a quelques espèces dont l'élevage pour la chair s'est établi ces dernières décennies, avec une volonté délibérée de domestication : l'aulacode[35] et le cricétome ou rat de Gambie élevés en Afrique de l'Ouest sur un mode comparable à celui du lapin[36], et le capybara (ou cabiai) au Brésil élevé sur un mode semi-extensif.
  • Plusieurs grands herbivores sont élevés avec un projet de domestication justifié par le fait qu'étant adaptés à leur milieu, ils permettent de mieux l'exploiter que les espèces domestiques classiques : l'éland de Derby (Taurotragus oryx) en Afrique australe, le bœuf musqué (Amérique et Europe du Nord) et l'élan en Europe du Nord ; l'élevage de cette espèce est relevé chroniquement : pour le lait vers IIe siècle av. J. -C. et au XVIIe siècle pour l'attelage[5].
  • L'autruche a été élevée à grande échelle pour les plumes dès la première moitié du XXe siècle. Elle est élevée aujourd'hui pour la chair et ses autres produits comme le cuir et les œufs.

Animaux de compagnie et d'ornement

  • Il faut noter, parmi les nouvelles domestications, des animaux de compagnie dont la reproduction est aisément maîtrisée, surtout parmi les rongeurs et qui satisfont généralement au critère de familiarité avec l'homme : souris (Mus musculus) , chinchilla, rat (Rattus norvegicus) , hamster doré, gerbille de Mongolie et octodon.
  • Les oiseaux de volière et d'agrément donnent lieu au développement en élevage de nombreuses variétés. Les services de l'État français en ont établi une liste assez exhaustive parmi à peu près 70 espèces[37]. Ce sont par exemple plusieurs espèces de perruches parmi lesquelles la perruche ondulée ou encore des passériformes comme le diamant mandarin.
  • On peut rapprocher de cette catégorie plusieurs espèces de poissons d'aquariophilie qui font l'objet d'une sélection importante ; par exemple le guppy ou le combattant.

Animaux d'étude

Les études et expérimentations ont utilisé souvent des animaux de différentes espèces domestiques. Certaines de ces espèces comme la souris et le rat semblent avoir été choisies conjointement comme animaux de compagnie et de laboratoire. Une espèce au moins a été domestiquée à des fins seulement scientifiques : la drosophile, dont la rapidité du cycle d'élevage, a fait un organisme modèle dans la recherche en génétique.

Anciennes domestications

Certaines espèces ont été élevées ou alors réellement domestiquées, mais ne le sont plus, ayant complètement disparu ou n'existant plus qu'à l'état sauvage. Ces cas sont cependant douteux : le degré de domestication des animaux peut être complexe à déterminer, ainsi Digard relève plusieurs espèces dont l'élevage paraît attesté en Égypte antique (des antilopinés des genres gazella, oryx, addax, mais aussi l'Ouette d'Égypte et la hyène tacquise) [5], bien que leur cas pourrait être qualifié de détention d'espèces sauvages plutôt que de domestication. Selon Buffon, la sarcelle était élevée pour sa viande par les romains[38], alors que le colvert n'a été domestiqué qu'au cours du Moyen-Âge.

ânes ou onagres attelés, étendard d'Ur, XXVIIe siècle av. J. -C.

Pour deux autres cas, c'est l'identification de l'espèce qui n'est pas certaine : l'onagre, Equus hemionus aurait été domestiqué et utilisé surtout attelé dans la civilisation sumérienne (de 5000 à 2000 ans avant JC. ) Néanmoins sur les représentations qui paraissent l'attester il pourrait s'agir plutôt d'Equus asinus ; l'âne domestique originaire d'Afrique. En Europe la tourterelle des bois (streptopelia turtur) aurait été fréquemment élevée au Moyen Âge comme animal de compagnie[5]. Dans ce cas aussi, il reste à confirmer qu'il s'agissait bien de cette espèce, qui n'existe aujourd'hui qu'à l'état sauvage, ou bien de la tourterelle domestique, qui n'est pas originaire d'Europe.

On relève d'autre part l'utilisation de l'éléphant d'Afrique du Nord en Égypte, ainsi qu'à Carthage peu avant notre ère ; les éléphants d'Hannibal (ayant traversé le sud de la France et les Alpes) étaient sans doute de cette origine (voir article Éléphant de guerre). Ces animaux appartenaient à une sous-espèce actuellement disparue.

Espèces non domestiquées

Toutes les espèces élevées ou utilisées par l'être humain n'ont pas subi une évolution vers la domestication. Plusieurs d'entre elles font l'objet d'un élevage établi de rente pour la fourrure ou la peau comme les ragondin, rat musqué, Martres, crocodile, ou la chair comme les grenouille, écrevisse, escargot ou cerf élaphe. Ces espèces sont rarement reconnues comme domestiquées pour tout autant.

Pour une part d'entre elles, l'élevage durant plusieurs décennies a génèré des modifications qui peuvent être interprétées comme un début de domestication. C'est le cas des renards et les visons élevés pour leur fourrures, chez qui on a vu de nouveaux coloris apparaître au fil des décennies d'élevage. Cependant, ces espèces ont été particulièrement peu choisies sur des critères d'apprivoisabilité et d'adaptation aux conditions d'élevage, ce qui pose des problèmes sérieux de stress et comportements pathologiques[39].

En aquaculture, les espèces de poissons peuvent être élevées sans domestication, soit du fait d'un mode d'élevage extensif laissant peu de prise au contrôle de la reproduction ainsi qu'à la sélection, soit par la limitation de l'élevage au grossissement après capture des juvéniles dans le milieu naturel, ce qui est le cas de l'anguille.

Plusieurs espèces de coquillages marins sont l'objet d'un élevage intensif (voir conchyliculture). C'est le cas surtout de l'huître et de la moule. Il n'y a généralement pas de contrôle de la reproduction mais captage du naissain sauvage, par conséquent une perméabilité entre les populations sauvages et de production, ce qui se rapproche du cas des abeilles. La maîtrise de la reproduction et des premiers stades d'élevage, acquise ces dernières années pour l'huître par exemple, est cependant une forme de domestication de ces espèces.

On recense plusieurs espèces pour lesquelles il existe ou il a existé une tradition de dressage et d'utilisation, fréquemment pour la chasse, sans qu'un élevage durable et une sélection aient été pratiqués. La loutre et le grand cormoran ont été employés comme auxiliaires de pêche ; les faucons et de nombreuses espèces de rapaces sont dressées à la chasse, la fauconnerie étant une tradition toujours bien vivante. D'autres animaux comme le caracal au Moyen Âge, et le guépard, de 3e millénaire av. J. -C. jusqu'à nos jours sont employés pour la chasse. Le cas des macaques dressés à la cueillette de noix de coco en Thaïlande ne rend pas la liste exhaustive.

D'autres espèces sont élevées pour l'ornement, en spécifiquement des oiseaux de volières et des poissons d'aquariophilie et ne sont pas les objets d'une sélection durable. Elles restent, biologiquement, légalement ou dans la vision qu'en ont leurs détenteurs, des espèces sauvages détenues ou élevées en captivité.

Espèces végétales domestiques

Champ et épi de blé.

La domestication des plantes est certainement plus importante toujours que celle des animaux pour l'espèce humaine. Les premières plantes ont été domestiquées autour de 9000 avant JC dans le Croissant fertile au Moyen-Orient. Il s'agissait d'annuelles à graines ou fruits comme le haricot et bien sur le blé. Le Moyen-Orient a spécifiquement convenu à ces espèces ; le climat à été sec facilitant le développement des plantes à semer, et la variété d'altitudes a permis celui d'une grande variété d'espèces. Avec la domestication s'est fait la transition d'une société de chasseur-cueilleurs à une société agricole et sédentaire. Ce changement mènerait ensuite, à peu près 4000 à 5000 ans plus tard, aux premières villes ainsi qu'à la naissance de véritables civilisations.

La domestication des plantes comme celle des animaux est un processus lent et progressif. Après les plantes annuelles, Des pluriannuelles et des petits arbres ont commencé à être domestiqués parmi lesquels le pommier et l'olivier. Quelques plantes n'ont été domestiquées que récemment comme le noyer du Queensland et le pacanier (noix de pécan). Dans différentes régions du monde, des espèces particulièrement variées ont été domestiquées. En Amérique du Nord, la courge, le maïs, et le haricot ont constitué le cœur de l'alimentation des amérindiens. Le riz et le soja étaient les cultures principales de l'Asie de l'Est.

Le critère d'origine de sélection de la domestication d'une céréale est de pouvoir être moissonnée sans que le grain ne se détache de l'épi, tout en conservant son pouvoir germinatif pour servir de semence[40]. Ce problème a été résolu progressivement, permettant à la sélection de porter ensuite sur d'autres caractères comme l'adaptation de la plante à son environnement de culture ou sa productivité.

Au cours des millénaires énormément d'espèces domestiquées sont devenues particulièrement différentes de leurs ancêtres. Les épis de maïs font désormais plusieurs dizaines de fois la taille de ceux de leurs ancêtres sauvages.

Le nombre d'espèces végétales cultivées est bien plus important que celui des espèces animales élevées, et il est plus complexe toujours dans le règne végétal de dresser la liste des espèces domestiquées. On trouve ici un tableau des 30 espèces les plus cultivées dans le monde.

Voir aussi le Portail :Plantes utiles pour accéder à énormément d'autres articles concernant ces plantes.

Utilisation des animaux domestiques

La poule domestique a acquit la capacité de pondre sur une période énormément allongée comparé à celle de ses ancêtres sauvages.

Les raisons pour lesquelles on a domestiqué des espèces et pour lesquelles on les élève actuellement sont particulièrement diverses. Il faut remarquer aussi qu'elles sont certainement différentes : les interactions avec une espèce animale qui allaient amener à sa domestication n'avaient pas comme but immédiat ni comme projet d'en exploiter certains caractères qui le seront plus tard. L'exemple caractéristique en est la laine du mouton qui est un produit de la domestication, la toison de l'ancêtre du mouton n'ayant pas ces caractéristiques. L'exploitation de la laine s'est par conséquent développée dans un second temps, le mouton ayant été certainement domestiqué pour sa viande.

Produits

Les animaux domestiques sont élevés pour les produits qu'ils donnent. Ce sont les produits alimentaires : viande, lait, œufs, ou non-alimentaires : laine, fourrure, cuir mais aussi d'autres produits accessoires comme les excréments pour la fertilisation ou alors comme combustible. La production alimentaire est à notre époque la principale raison de l'élevage.

Travail

Attelage de 20 mules, à l'apogée de l'utilisation de l'énergie animale (Californie, fin XIXe siècle).

Leur fonction est fréquemment d'apporter un travail ou service. C'est surtout le transport avec les chevaux, ânes, bœufs, chameaux et même le chien. Les animaux ont longtemps été la principale énergie du travail agricole. L'utilisation de la force des animaux pour le transport et l'agriculture s'est développée jusqu'au début du XXe siècle avec le transport sur les canaux, tiré par des chevaux, et les progrès du matériel agricole avant la motorisation. Voir article détaillé : Animal de trait.

La fonction d'auxiliaire de chasse a sans doute été le premier métier du chien domestique. Ce dernier effectue des travaux particulièrement variés, de la garde, protection, la conduite de troupeau jusqu'aux fonctions modernes de chien d'aveugle. Certaines espèces fournissent un travail ou service spécifique, de communication pour le pigeon voyageur ou un mode de chasse spécifique pour le furet.

Utilisation non utilitaire

La détention et l'élevage d'animaux domestiques sans objectifs strictement utilitaires ne sont pas récents. Les animaux de compagnie sont spécifiquement développés aujourd'hui, ceux d'ornement ont fréquemment une longue tradition, bien que de nouvelles espèces soient apparues à l'époque moderne, parmi les poissons surtout. Le combat d'animaux est une activité particulièrement ancienne et toujours vivace, qui génère un élevage spécialisé. Les espèces les plus courantes sont les coqs, les chiens, les vaches et taureaux, et même un grillon (acheta domestica) en Chine[5].

Les animaux peuvent être les supports d'une activité sportive, ce qui est le cas des chevaux depuis l'Antiquité (fréquemment en association avec la chasse). On note toujours d'autres destinations des animaux domestiques comme le spectacle.

Impacts des domestications

L'argriculture et l'activité humaine liée aux espèces domestiques ont conduit à des modifications majeures de l'environnement, surtout par le déboisement, la dégradation des terres, et d'autres biais comme l'émission non négligeable de méthane, un gaz à effet de serre du fait de l'élevage abondant de ruminants[41].

L'agriculture et l'élevage ont permis l'accès à des ressources alimentaires bien plus importantes pour un territoire donnée, et donc ont contribué au développement des populations humaines. La domestication semble avoir induit chez l'espèce humaine elle-même des adaptations comme la faculté à digérer le lait plus élevée dans les populations d'Europe occidentale et d'Afrique vis à vis des populations asiatiques[42]. La promiscuité avec des espèces animale a aussi favorisé la naissance de zoonoses, maladies qui se transmettent de l'animal à l'homme, mais aussi des résistances à ces maladies. C'est aussi auprès des espèces sauvages que la concentration et les transports d'animaux peuvent devenir un facteur important de transmission ou alors d'évolution de maladies, tandis que ces espèces en étaient à l'abris du fait de barrières naturelles à leur transmission[43].

Les formes de l'état domestique

La domestication comme relation, interaction ou contrôle humain sur une population animale existe sous différentes formes. Quand il ne s'agit plus de domestication à proprement parler, on peut employer le terme d'action domesticatoire[44]. Si les modes d'élevage pour lesquels le contrôle humain est fort portent fréquemment sur des espèces anciennement domestiquées, les deux axes que sont le degré biologique de domestication et le mode d'élevage n'évoluent pas conjointement. Ils peuvent être croisés et faire apparaître tout autant de situations différentes : certains animaux sauvages peuvent être appropriés sur un territoire, faire l'objet d'un élevage, tandis qu'il existe des animaux domestiques sans propriétaire (pigeons des villes). D'autre part, du point de vue culturel, certains types d'interaction entre humains et animaux, bien que identiques, sont perçus de façon différente. Ainsi en France, les espèces élevées en pisciculture d'étang sont peu transformées en dehors de la carpe, et le mode d'élevage correspond à un contrôle humain particulièrement faible. Les truites issues d'élevage relâchées en rivières, bien que biologiquement et techniquement plus domestiques, relèvent dans cette situation de la faune sauvage.

L'élevage intensif

La forme la plus poussée de domestication correspond à l'élevage intensif, où l'éleveur apporte tout ce qui est indispensable au développement des animaux, pour maximiser leur production ou permettre leur élevage sur des surfaces réduites. Elle correspond à un contrôle maximum sur les animaux. Si l'élevage intensif est a priori celui où l'éleveur a le contact le plus proche avec ses animaux, ce qui est le cas avec l'élevage laitier par exemple, l'intensification qui accompagne la modernisation tend au contraire à amoindrir l'interaction directe entre éleveur et animal. Ce type d'élevage concerne d'autre part des espèces anciennement domestiquées comme d'autres qui ne le sont pas ou peu, en particulier en aquaculture.

L'élevage extensif

La pression domesticatoire peut être reconnue comme moindre dans le cas d'élevage extensif, c'est-à-dire s'appuyant sur qui plus est grandes surfaces pour la même production, ce qui correspond généralement à une plus grande autonomie des animaux.

Un élevage de type extensif n'exclut néenmoins pas un contact particulièrement proche de l'éleveur avec les animaux, surtout dans les dispositifs d'élevage respectant les traditions, non plus qu'une sélection réfléchie et stricte. Celle-ci est cependant fréquemment moins forte ou alors inexistante et ces dispositifs valorisent en premier lieu l'adaptation des animaux à leur milieu d'élevage.

Les animaux de compagnie et de loisir

Le pigeon biset, un animal domestiqué, marron et commensal des humains en ville.
Icône de détail Article détaillé : Animal de compagnie.

L'interaction des animaux de compagnie avec leurs maîtres est bien-sûr spécifiquement importante et ils peuvent être intégrés à une cellule familiale, ce qui est généralement le cas du chien. Ils apportent fréquemment un soutien affectif, psychologique, ou alors physique en aidant à la mobilité personnelle et au transport[45]).

Les activités pratiquées avec ces animaux relèvent fréquemment du sport ou des loisirs comme l'équitation ou la chasse. Ces activités exigent un apprentissage tant du côté humain qu'animal ainsi qu'un mode de communication spécifique et pouvant être particulièrement élaboré.

L'absence de contraintes strictement utilitaires permet la naissance de variétés et de types d'animaux particulièrement variés, chez les animaux d'ornement surtout.

Commensalisme

Icône de détail Article détaillé : Interaction biologique.

Le commensalisme est une forme d'interaction entre deux espèces. Plusieurs espèces animales sont commensales de l'homme en ce qu'elles vivent selon son activité, bien que sans être directement contrôlées par lui. L'impact de ces espèces pour les activités humaines va de la nuisance au bénéfice mutuel, en passant par l'absence d'effet sensibles, ce qui correspond au commensalisme au sens strict. Ces relations peuvent être reconnues comme des cas limites de la domestication[5].

Le qualificatif domestique du nom vernaculaire ou scientifique de plusieurs espèces correspond à cette acception, ce qui est le cas surtout de la mouche domestique (Musca domestica), des la souris domestique (Mus musculus) ou du moineau domestique (Passer domesticus), dont l'homme ne contrôle pas les populations, mais qui se sont adaptés à son voisinage. On emploi la notion de synanthropie pour décrire l'adaptation qui accompagne cette relation à l'espèce humaine, quand elle a les caractères d'une véritable microévolution.

Le commensalisme concerne aussi des animaux plus gros, éliminant les déchets ou alors les charognes jusqu'en ville (vautour fauve, vautour noir en Afrique et en Amérique du Sud, chien paria en Orient[5]) et de nouvelles espèces se sont adaptées aux villes comme la mouette rieuse ou le renard roux, surtout en Angleterre.

Le lien de certaines espèces avec l'être humain peut tendre vers le mutualisme quand celles-ci sont non seulement tolérées mais reconnues comme utiles comme prédateurs d'insectes ou rongeurs nuisibles. Ce sont surtout la cigogne, ou l'hirondelle. Ceux-ci peuvent vivre en véritable association avec un dispositif agricole dans lequel ils ont un rôle et une place, et bénéficier sinon de soin, au moins d'une protection de la part de l'homme[46]. On relève des cas de véritables collaborations entre hommes et animaux libres comme celle des dauphins qui rabattent des bancs de poissons vers les filets de pêcheurs côtiers en Mauritanie par exemple, les hommes comme les dauphin ayant ainsi de meilleurs chances de capture[47]. Les dingos australiens, bien que bien plus indépendants des hommes que leur congénères domestiques, chassaient aussi en association avec l'homme.

Le caractère obligatoire d'une telle relation n'est pas forcément avéré, néanmoins l'extension de l'aire de répartition d'une espèce commensale de l'homme parait le plus fréquemment conditionnée à cette relation et par conséquent aux activités humaines. Ainsi la souris domestique de Saint Kilda a disparu après l'évacuation des habitants de cet archipal[48].

L'élevage d'animaux sauvages

Ce dernier représente un paradoxe dans la dualité sauvage/domestique. Au-delà de la détention et de l'élevage occasionnel d'animaux sauvages par des parcs zoologiques, des chercheurs ou des spécifiques, qui peut concerner la majorité des espèces, il existe sous des formes et avec des objectifs variés. L'élevage d'animaux sauvages induit selon son type et des espèces concernées des questions spécifiques, surtout juridiques au titre de la protection des espèces ou à propos de la propriété des animaux.

On élève des espèces de gibier en conditions artificielles pour produire des animaux sauvages destinés au repeuplement, des produits à chasser directement ou pour la production de viande. Les espèces sont typiquement : le faisan de Colchide ou le sanglier en Europe, et d'autres espèces suivant les régions du monde. Plusieurs espèces sauvages sans lien avec la chasse font aussi l'objet d'un élevage de production.

L'élevage conservatoire porte sur une espèce généralement rare ou disparue à l'état sauvage, pour sa sauvegarde et peut-être sa réintroduction. Dans ce cas, on redoute et on tente d'éviter que cet élevage modifie les caractères originels de l'espèce. La réussite de l'élevage en captivité lui-même et plus toujours celle de la réintroduction des animaux dans leur milieu naturel, conditionnent l'atteinte des objectifs de l'élevage conservatoire mais, sous cette réserve, la préservation du patrimoine génétique d'une espèce sauvage est apparue particulièrement envisageable par un élevage même particulièrement artificialisé.

On nomme gestion de faune sauvage ou gestion cynégétique l'action coordonnée, de la part ou pour le compte de chasseurs, sur une partie des espèces sauvages d'un territoire. Elle comporte par exemple l'aménagement du territoire pour faciliter une espèce, le nourrissage occasionnel, l'apport de sel, la mise à disposition de cultures destinées au gibier, et en particulier le choix réfléchi des prélèvements en nombre et en qualité (âge et sexe des animaux) mais aussi des introductions éventuelles (repeuplement). Comme telle, on peut la qualifier «d'action domesticatoire», sans que cela présume obligatoirement une évolution des espèces de gibier qui en sont l'objet en espèces domestiques.

Quand cette action est orientée vers la production, on emploie le terme de game ranching qui peut être traduit comme élevage extensif, en milieu naturel, d'espèces sauvages ou de gibier. Cela consiste à gérer des populations, typiquement de grands herbivores comme des antilopes, dans leur milieu naturel et dans une optique de production, ou encore de chasse payante. Cette pratique est connue en Afrique australe, mais existe ou a existé sur les autres continents : La vigogne par exemple était et est toujours l'objet de captures annuelles, où les animaux sont tondus et pour partie abattus. Cette pratique forme de fait action humaine de sélection, même si elle ne se fixe pas d'objectifs, sur les populations qui en sont les objets. En Europe, le lièvre a fait l'objet d'un élevage de ce type. Une variante en est le sea ranching ou pacage marin qui consiste à ne contrôler qu'une partie du cycle d'élevage : généralement la reproduction ou les premiers stades de développement, puis à relâcher les animaux pour grossissement en pleine mer en vue de leur recapture. Cette technique est appliquée au saumon, à la coquille Saint-Jacques[49]. L'expérience a aussi été menée avec les tortues de mer espèces dont les premiers stades de développement sont sujets à une morte mortalité en milieu naturel. Les résultats en sont mitigés en raison surtout de problèmes comportementaux des sujets relâchés[50].

L'exploitation d'une espèce à l'état sauvage, comme c'est le cas des cerfs, plutôt que son élevage plus étroitement contrôlé parait relever de dispositifs ou alors de choix qui comportent des dimensions techniques, biologiques, mais également historiques, sociales et culturelles[51].

Le marronnage

Icône de détail Article détaillé : Marronnage (animaux) .

On observe pour la majorité des espèces domestiques la possibilité de s'affranchir de la tutelle de l'homme, c'est-à-dire de reconstituer des populations vivant à l'état sauvage. Ce phénomène survient en surtout dans des milieux nouveaux pour l'espèce, surtout dans les îles, où celle-là peut se révéler invasive, et provoquer des dégâts écologiques comme la disparition d'espèces locales par prédation ou concurrence. Dans quelques cas, quand au contraire la forme sauvage de l'espèce est déjà présente, celle-ci peut subir une «pollution génétique» par croisement de ses représentants avec des animaux d'origine domestique.

Le marronnage est certainement un élément de l'histoire de la domestication de plusieurs espèces, celles-ci ayant pu être élevées, puis s'échapper dans un milieu où l'homme les aura introduites, avant d'être à nouveau domestiquées. Cela s'est vu dans la période historique pour les mustangs repris par les Indiens des Plaines.

Le marronnage semble montrer que la domestication d'une espèce n'est pas définitive ni irréversible. Cependant si ces animaux se montrent à nouveau particulièrement adaptés à la vie sauvage, ils gardent généralement leurs caractères d'espèces ou de races domestiquées.

Notes

  1. ab J. -D. Vigne, J. Guilaine, K. Debue, L. Haye & P. Gérard, «Un chat apprivoisé à Chypre, plus de 7000 ans avant J. C. », dans Communiqué du CNRS, Avril 2004 [texte intégral] 
  2. ab Voir article détaillé Domestication du chien.
  3. J. F. Downs, Domestication : an examination of the Changing Social Relationship Between Man and Animals, 1960, cité par Jean-Pierre Digard.
  4. Philippe Descola, Pourquoi les Indiens d'Amazonie n'ont-ils pas domestiqué le Pécari ? in De la préhistoire aux missiles balistiques B. Latour & P. Lemonnier (dir), Paris, 1994, La Découverte : 329-344
  5. abcdefgh Jean-Pierre Digard, L'homme et les animaux domestiques : Anthropologie d'une passion, 1990, voir Bibliographie.
  6. ab Dirk VAN DAMME et Anton ERVYNCK, Furets et lapins médiévaux au château de Laarne (Flandres orientales, Belgique). Contribution à l'histoire d'un prédateur et de sa proie, Université de Liège, 1991, (ISSN 077724913) (en) . cité ici.
  7. Achilles Gautier, Domestication animale et animaux domestiques prétendument oubliés, Université de Liège, 1991, (ISSN 077724913) . cité ici.
  8. Patricia Pellegrini, De l'idée de race animale et de son évolution dans le milieu de l'élevage, Ruralia, mai 1999 (Lire en ligne).
  9. ab (en) GOLDBERG Jacques, «Domestication et comportement», dans Bulletin de la Société zoologique de France, vol.  128, no 4, 2003, p.  89 [résumé] 
  10. Une expérience menée en Russie sur une période de 50 ans a consisté à sélectionner des renards sur des critères comportementaux. Elle tend à montrer la possibilité d'une évolution rapide vers la domestication, mais aussi la liaison entre les caractères comportementaux et phénotypiques. «Early canid domestication : the farm fox experiment», American Scientist, Vol. 87 No. 2 (mars-avril 1999) Article by Lyudmila N. Trut, Ph. D. (Lire en ligne), (en) [pdf].
  11. Jean-Sébastien Pierre Éthologie et domestication, 2005, Université de Rennes 1, cours, 34 p, page 20[pdf].
  12. Vigne J. -D., 1994. «Les transferts anciens de mammifères en Europe occidentale : histoires, mécanismes et implications dans les sciences de l'homme et les sciences de la vie», In : Des animaux introduits par l'homme dans la faune de l'Europe (L. Bodson, éditeur). Colloque d'histoire des connaissances zoologiques, 5, Université de Liège, B : 15-38.
  13. Autobiographie de Konrad Lorenz publiée dans Les Prix Nobel en 1973, Éditeur Wilhelm Odelberg, Nobel Foundation, Stockholm, 1974 (Lire en Ligne). (en)
  14. Mind of a dog, New Scientist magazine, 26 février 2000 (en) .
  15. (fr) A. SANCHEZ, M. PLOUZEAU, P. RAULT, M. PICARD, «Croissance musculaire et fonction cardio-respiratoire chez le poulet de chair», 2000, INRA
  16. (fr) Compendium des recherches sur l'environnement financées par le MAAO Autres recherches en environnement (EN) sur omafra. gov. on. ca
  17. Une cryobanque pour les oiseaux domestiques, N°183 Avril 2005, le journal du CNRS
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  19. Melinda A. Zeder, Goat busters track domestication. (physiologic changes and evolution of goats into a domesticated animal) , Avril 2000, (en) .
  20. Michaël Lallemand, Courte synthèse sur l'histoire du mouton, de la domestication à nos jours, 2002. Voir aussi Pre-Historic Zawi Chemi Shanidar, (en) .
  21. Source : Laboratoire de Préhistoire et Protohistoire de l'Ouest de la France [2].
  22. Giuffra E, Kijas JM, Amarger V, Carlborg O, Jeon JT, Andersson L. The origin of the domestic pig : independent domestication and subsequent introgression. , Avril 2000, (en) .
  23. West B. and Zhou, B-X., Did chickens go north? New evidence for domestication, World's Poultry Science Journal, 45, 205-218, 1989, cité ici, 8 p. (en) [pdf].
  24. Beja-Pereira, Albano et al. , African Origins of the Domestic Donkey, Science 304, 1781, 18 juin 2004, cité ici, (en) .
  25. Roger Blench, The history and spread of donkeys in Africa' (en) [pdf].
  26. Voir l'article wikipedia anglophone : en :Domestication of the horse, (en) .
  27. Danièle Lavallée Les premiers agriculteurs en Amérique du Sud, conférence du jeudi 6 novembre 2003, minute 36 de la video.
  28. La détention de furet en Suisse est soumise à autorisation de détention d'animaux sauvages, délivrée par les offices vétérinaire de canton. La réglementation concernant la détention des animaux sauvages en Suisse[pdf], brochure de l'Office vétérinaire fédéral (Suisse), 16 pages, [pdf].
  29. Pigs, Peccaries and Hippos Statut Survey and Action Plan : Chapter 5.7 The Sulawesi Warty Pig (Sus celebensis) , 1993, IUCN (Lireg en ligne), (en) .
  30. Ceci est bien rendu dans l'album Astérix en Corse : Obélix remarque en arrivant dans le village corse : «Tiens, des sangliers domestiques !» Ce à quoi Ocatarinetabellatchitchix répond : «Non, ce sont des cochons sauvages».
  31. Marc SUQUET, Christian FAUVEL, Jean-Louis GAIGNON La domestication des Gadidés : le cas de la morue et du lieu jaune, INRA, 2004.
  32. Voir le numéro spécial Domestication des poissons, INRA, 2004, cité en bibliographie.
  33. Voir l'article wikipédia sur la crevetticulture Élevage de crevettes.
  34. (fr) La raniculture est-elle une alternative à la récolte ? État actuel en France, INRIA
  35. D. Eddreai, M. Ntsame, P. Houben Gestion de la reproduction en aulacodiculture. Synthèse des outils et méthodes existants 2001, INRA Prod. Anim. Vétérinaires sans frontières.
  36. DABAC (projet de promotion de l'élevage de gibier en Afrique centrale) référence d'articles et fiche technique sur l'élevage du cricétome.
  37. Liste des animaux domestiques selon la législation française (Basée sur des circulaires en référence au Code de l'environnement. ).
  38. On servoit fréquemment des sarcelles à la table des Romains ; elles étoient assez estimées pour qu'on prît la peine de les multiplier en les élevant en domesticité, comme les canards ; nous réussirions probablement à les élever de même ; mais les Anciens donnoient apparemment plus de soins à leur basse-cour, et généralement bien plus d'attention que nous à l'économie rurale ainsi qu'à l'agricultureLeclerc, Comte de Buffon (1783) HISTOIRE NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE, AVEC LA DESCRIPTION DU CABINET DU ROI, Tome Vingt-quatrième, chapitre Les sarcelles
  39. Comité scientifique de santé et bien-être animal, The Welfare of Animals Kept for fur production (le bien-être des animaux élevés pour la fourrure), Commission Européenne, décembre 2001, 211 p, pages 36-46 ; 163-167, (en) [pdf].
  40. Jacques Cauvin Naissance des divinités, naissance de l'agriculture, p. 77 et s.
  41. (fr) Christopher Matthews, «Livestock a major threat to environment», FAO
  42. (fr) J. C. DILLON, Place du lait dans l'alimentation humaine en régions chaude. , I. N. A. PG. (AgroParisTech)
  43. (fr) Evolution des maladies des animaux sauvages, 04-Jan-2000, Organisation Mondiale de la Santé Animale
  44. Jean-Pierre Digard, cité par Bernard Denis, 2004, voir liens externes.
  45. OMS, Classification mondiale du fonctionnement, du handicap et de la santé, Genève 2001, Équipe Classification, Évaluation, Enquêtes et Terminologie, cité par http ://www. med. univ-rennes1. fr/iidris/cache/fr/4/470.
  46. L'adaptation des hirondelles de cheminée aux fermes d'élevage a été bien illustré par la revue La Hulotte (n°58 à 70)
  47. Des dauphins et des hommes - Entraide dauphins. ifrance. com.
  48. (en) L'homme et la nature sur Saint Kilda, accédé le 9 janvier 2009.
  49. Gilles Bœuf, L'aquaculture dans le monde - Quel avenir ?, 2001, [pdf].
  50. (fr) Elevage en ranch et reproduction en captivité, CITES
  51. Vigne J. -D., 1993. Domestication ou appropriation pour la chasse : histoire d'un choix socioculturel depuis le Néolithique. L'exemple des cerfs (Cervus). In : Exploitation des animaux sauvages à travers le temps. XIIIème Rencontres Mondiales d'Archéologie et d'Histoire d'Antibes. IVème Colloque mondial de l'Homme et l'Animal, Société de Recherche Interdisciplinaire, Juan-les-Pins, F, Éditions APDCA : 201-220.

Bibliographie
  • Jean-Pierre Digard, L'homme et les animaux domestiques : Anthropologie d'une passion, Fayard, coll. «le temps des sciences», 1990 (ISBN 2213024669) .
  • PRODUCTIONS ANIMALES - Revue éditée par l'INRA Volume 17 - Numéro 3 - Juillet 2004 - Numéro spécial Domestication des poissons lire en ligne
  • Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon Histoire Naturelle générale et spécifique avec la description du cabinet du roi par Mrs. De Buffon et Daubenton, Tome quatrième, nouvelle édition à Amsterdam, chez J. H. Schneider M. DCCLXVI.
  • Juliet Clutton-Brock, A Natural History of Domesticated Mammals, Cambridge University Press, seconde édition, 1999, (ISBN 0521634954) .
  • Philippe Orsini, Les animaux domestiques, Muséum d'Histoire naturelle, Toulon, 2001.
  • Francis Petter, Les animaux domestiques et leurs ancêtres, Bordas, 1973, (ISBN 2-04-007853-3) .

Liens externes

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